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Forcément. A force de lancer des projets tous azimuts, les géants de la tech tombent parfois à côté. « C’est la stratégie du spaghetti, explique avec humour un spécialiste de l’innovation. On lance les pâtes contre le mur, et on voit si ça colle. C’est la même chose avec les projets innovants. Ils ne vont pas tous jusqu’au bout. Mais il suffit d’en mener quelques-uns à terme pour générer un retour financier important. » Avec ses moyens financiers démesurés, Google est bien sûr un spécialiste de cette pratique. Mais il n’a pas le monopole des flops et des idées folles, comme le montre cette sélection de projets détonants ayant fini au placard.
Une lentille connectée pour les diabétiques
Ces lentilles connectées devaient permettre aux diabétiques de mesurer leur glycémie en temps réel. Une vraie avancée, puisque beaucoup d’entre eux sont obligés d’effectuer ce test plusieurs fois par jour en se piquant le doigt. Mais, après quatre années de recherche, la société Verily, filiale santé d’Alphabet (maison mère de Google) et le groupe pharmaceutique Novartis jettent l’éponge fin 2018 : le taux de glucose mesuré dans les larmes de l’oeil s’avérait trop imprécis. Depuis, Verily poursuit tout de même ses recherches sur d’autres types de lentilles innovantes capables de s’adapter à la vue de leur porteur et activables d’un simple mouvement de paupières.
Des villes flottantes échappant à toute réglementation
En 2017, la phase de prospection était terminée. Les autorités polynésiennes avaient même signé un protocole d’accord avec le Seasteading Institute, un think tank américain financé par le milliardaire libertarien Peter Thiel, afin d’étudier la faisabilité d’une ville édifiée sur la mer. Mais l’opposition d’une partie de la population et les déboires du constructeur, qui souhaitait financer le chantier en cryptomonnaies, ont finalement bloqué le projet. Le concept de ville flottante n’est pas mort pour autant. Désormais, même l’ONU s’y intéresse, car elle y voit une solution pour venir au secours des futurs réfugiés climatiques.
The Sea steading Institute
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Des ballons pour déployer Internet partout
Flottant dans la stratosphère à une vingtaine de kilomètres d’altitude, ces ballons gonflés à l’hélium devaient connecter les zones les plus reculées du monde à Internet. Baptisé Loon, le projet issu du laboratoire X de Google avait fait ses preuves en 2013 en Nouvelle-Zélande, puis à Porto Rico en 2017 après les dévastations causées par l’ouragan Maria. Mais, en janvier 2021, le couperet tombe. Le déploiement d’une flotte n’est pas suffisamment rentable. Le projet s’arrête donc après environ dix ans de recherche.
Marty Melville / AFP
Des drones solaires pour connecter le monde entier
Concurrent des ballons à hélium de Google, le drone Aquila imaginé par Facebook devait lui aussi apporter l’internet dans les endroits les moins bien desservis de la planète. Mais l’autonomie de cet engin fonctionnant à l’énergie solaire et aussi large qu’un Boeing 737 n’était pas suffisante. Après deux vols d’essai, Facebook a donc décidé en 2018 de fermer son usine de construction située au Royaume-Uni. Après cet échec, Mark Zuckerberg a bien tenté de rebondir en misant sur les constellations de satellites. Mais ce projet a capoté lui aussi.
Un parc à dinosaures, comme dans les films
Un parc d’attractions inspiré du film Jurassic Park avec de vrais tyrannosaures ou vélociraptors à l’intérieur. S’il voyait le jour, un tel endroit se transformerait vite en poule aux oeufs d’or. En avril 2021, Max Hodak, l’un des proches collaborateurs d’Elon Musk – il travaillait avec lui sur l’implant cérébral de Neuralink avant de quitter récemment ses fonctions – met les pieds dans le plat. Il suffirait selon lui de quinze années d’élevage et de recherche pour « créer des espèces très exotiques ». Cette déclaration fait rapidement le tour des réseaux sociaux. Mais elle est vite douchée par les paléontologues. Pour eux, les seuls dinosaures que nous côtoierons resteront sous forme de squelettes dans les musées. Et pour cause : leur ADN, sans lequel aucune « résurrection » ne peut se faire, résiste mal au temps. Et même s’ils disposaient d’une information génétique complète, les scientifiques auraient bien du mal à faire naître un spécimen à partir d’un oeuf d’autruche, comme dans l’oeuvre de Steven Spielberg. Auront-ils plus de chance avec des espèces plus récentes comme le mammouth ou le rhinocéros laineux ? L’idée trotte sans doute dans la tête de certains investisseurs biberonnés aux blockbusters hollywoodiens.
Des lunettes connectées à tout faire
C’est l’un des flops les plus retentissants de Google. Sur le papier, les Google Glass avaient pourtant tout pour plaire : elles devaient permettre de prendre des photos, de filmer, de trouver son itinéraire, d’envoyer un message, et même de bénéficier d’un système de traduction embarqué. Mais trop chères (environ 1 500 dollars pour les premiers modèles) et considérées avec méfiance dans les lieux publics, elles n’ont pas trouvé leur marché. Le géant de la tech s’est donc réorienté vers des modèles exclusivement destinés aux professionnels.
JENS KALAENE / ZB/ dpa /AFP
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Un ascenseur pour relier la Terre à l’espace
Au XIXe siècle, le pionnier russe de l’astronautique Constantin Tsiolkovski imaginait déjà une sorte de tour Eiffel géante destinée à acheminer personnes et marchandises vers le ciel. En 2014, Google X se penche sérieusement sur la question. Mais il n’existe toujours pas à l’heure actuelle de matériau assez résistant – et en assez grande quantité – pour envisager un développement à grande échelle. Il faut donc se contenter de modèles d’ascenseurs spatiaux miniatures pour la recherche.
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